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On sait que la stratification complexe des vieilles forêts est source de niches écologiques nombreuses et variées. Il y a bien sûr les arbres de 30 à 40 mètres de haut, qui fournissent un milieu de vie qui devient de plus en plus rare lorsque la forêt doit être exploitée dans un but de productivité de bois. Il y a ensuite la variété des essences, en particulier la coexistence des hêtres (sources de cavités de nidification et de faînes essentielles au développement des micromammifères), de sapins et d’épicéas, indispensables à la Chouette de Tengmalm pour ses repos diurnes et pour échapper aux prédateurs.
Quand ces forêts présentent des classes d’âge différentes et une certaine hétérogénéité spatiale, elles abritent les espèces les plus rares et les plus menacées du Haut-Jura. C’est le cas des forêts de Jougne, où niche encore le Grand Tétras, la Bécasse des bois, les chouettes de Tengmalm et chevêchette. Ce sont là les plus remarquables, mais leur présence est le signe d’une biodiversité très élevée et bien conservée grâce à une gestion forestière qui prend vraiment en compte ces éléments.
Pierre-Alain Ravussin
Texte extrait du rapport rédigé par Pierre-Alain Ravussin et ses collègues du GOBE Groupe ornithologique de Baulmes et environs
Vous trouverez des renseignements complémentaires concernant le but de l’étude, les méthodes de travail, la capture et baguage des femelles, l’analyse des reprises de bagues et les articles publiés sur le site: www.chouette-gobe.ch
Un gros article de synthèse intitulé: Quel avenir pour la Chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans le massif du Jura? Bilan de 30 années de suivi a paru en mars 2015 dans la revue Nos Oiseaux. Il est téléchargeable avec le lien: http://chouette- gobe.ch/fichiers/Ravussin_et_al_2015.pdf