Nette rousse

Nette rousse

© Jean-Daniel Borgeaud – Nette rousse male – étang de la Poissine

L’explosion récente du nombre de Nettes rousses hivernant en Suisse est un des phénomènes ornithologiques les plus réjouissants au tournant du siècle, qui témoigne notamment de l’amélioration de la qualité des eaux de nos lacs.

Ce canard plongeur est remarquable pour ses couleurs contrastées. Mâle et femelle sont assez dissemblables. Le mâle possède une tête roux vif avec le dessous jaune. Le cou, la poitrine et le ventre sont noirs. Les flancs blancs contrastent avec le dos brun foncé. Une bande blanche barre l’épaule. Le bec est rouge, les pattes rouge-orange. La femelle est plus discrète : dessus de la tête brun, joues blanc grisâtre, dos brun, dessous plus clair.

En Suisse, la Nette rousse n’est une espèce régulière que depuis le début des années 1990, avec une augmentation progressive des effectifs hivernants, ainsi que des nicheurs. Cette augmentation est vraisemblablement liée à deux facteurs : d’une part, la dégradation des habitats de cette espèce sur ses sites d’origine, dont l’Espagne, et d’autre part, la prolifération des characées, une famille d’algue verte qui constitue son aliment principal. Cette algue caractéristique des eaux pauvres en substances nutritives a été favorisée en Suisse par l’amélioration de l’épuration des eaux usées et par l’interdiction des phosphates dans les lessives. Durant le dernier recensement des oiseaux d’eau de mi-novembre 2014, les nettes rousses établissent du coup un nouveau record de présence sur le lac de Neuchâtel. Les ornithologues ont ainsi observé 18’000. Soit environ 30% de la population totale européenne de ce joli canard plongeur.

Nette rousse

© Jean-Daniel Borgeaud – Famille de Nettes rousses – étang de la Poissine