Petites questions de botanique – 2

 

Que font les bourgeons d’une plante ?

  • Ils donnent naissance soit à un rameau feuillé, soit à une fleur (ou un groupe de fleurs)
  • Les bourgeons sont situés soit au sommet d’une tige (le bourgeon terminal), soit  à l’aisselle des feuilles (les bourgeons axillaires)
  • Le bourgeon terminal produit de nouvelles feuilles et prolonge le rameau
  • Si la feuille est sessile, son bourgeon se trouve à son aisselle (là où la feuille s’insère dans le rameau) ; si la feuille est pétiolée, son bourgeon se trouve à la base du pétiole
  • Il n’y a pas de feuille sans bourgeon, ni de bourgeon sans feuille
  • Ren ne prédispose à l’avance un bourgeon à devenir feuille ou fleur, il possède cette double faculté
  • Un bourgeon peut rester en dormance pendant des années avant de devenir feuille ou fleur

Les plantes peuvent-elles se déplacer ?

  • Beaucoup d’herbes vivaces, d’arbustes, et même certains arbres, peuvent se déplacer et le font chaque année
  • Les ronces, par ex., ont de longues tiges épineuses qui se courbent et finissent par toucher le sol ; elles s’enracinent alors et font surgir de nouvelles ronces parfois distantes de plusieurs mètres
  • Le fraisier produit des stolons qui s’étirent le long du sol et finissent par donner naissance à des rosettes s’enracinant à un nouvel endroit ; ces nouveaux plants produiront eux aussi fleurs et fruits
  • Génétiquement, cependant, les nouveaux individus sont des clones avec le même ADN que leurs plantes-mères

Quelle différence entre une bouture et une greffe ?

  • La plupart des plantes à fleurs se reproduisent par voie sexuée, donc par fertilisation de l’ovule d’une plante par le pollen d’une autre plante 
  • L’homme parvient cependant à multiplier une plante par bouturage ou par greffage, sans sexualité
  • Le bouturage consiste à planter en terre une partie de plante (par ex. un bout de tige muni de bourgeons) pour donner naissance à une nouvelle plante munie de racines, de tiges feuillées et de fleurs
  • Le greffage, couramment utilisé en horticulture, insère un greffon (un fragment de plante) dans les tissus d’une autre plante enracinée
  • La plante bouturée est génétiquement identique à la plante initiale, tandis que la plante greffée possède les racines d’une plante et l’appareil aérien d’une autre

Quels sont les préalables à la naissance d’une nouvelle plante ?

  • Deux étapes préliminaires sont indispensables : la pollinisation et la fécondation
  • La pollinisation a lieu quand le pollen parvient sur le stigmate d’une autre fleur de la même espèce 
  • La fécondation s’accomplit lorsque le pollen pénètre dans l’ovule de la fleur à féconder
  • Pour y parvenir, le grain de pollen fait saillir un tube qui progressera dans les tissus du style jusqu’à l’ovaire, qu’il transpercera
  • Aussitôt l’ovule fécondé, les divisions cellulaires s’enchaînent qui donneront naissance à une nouvelle plante

Comment classifie-t-on les plantes ?

  • Depuis la parution du Systema naturea par le Suédois Carl von Linné en 1735, on utilise un double nom latin pour classer toutes les espèces vivantes
  • De même que notre propre espèce s’appelle Homo sapiens, le chou de nos jardins s’appelle Brassica oleracea
  • Le premier terme de ces doubles noms identifie le genre, le second précise l’espèce
  • Les genres sont eux-mêmes regroupés en familles
  • Une espèce est composée d’individus pouvant se reproduire entre eux et donner des descendants eux-mêmes féconds
  • La classification fondamentale du monde vivant est donc une trilogie famille-genre-espèce

En quel mois les plantes fleurissent-elles le plus ?

  • C’est en avril que, presque tous les jours, quelque chose de nouveau se produit : des bourgeons, des feuilles, des fleurs
  • MétéoSuisse à Changins enregistre depuis plus de 50 ans les dates d’apparition des premières fleurs, feuilles et aiguilles
  • Ci-après les apparitions moyennes échelonnées du 7 au 30 avril, avec un écart moyen d’un jour entre les espèces : cerisier, bouleau, mélèze, marronnier, poirier, pissenlit, cardamine des prés, noisetier, tilleul, érable, pommier, hêtre
  • Ces moyennes doivent cependant être pondérées, car les apparitions peuvent fluctuer suivant les conditions météorologiques
  • En raison de la hausse des températures, on observe dans ces 50 dernières années un développement plus précoce de 5 à 10 jours suivant les espèces

Toutes les plantes ont-elles de la chlorophylle ?

  • La toute grande majorité en ont, car c’est grâce à ce pigment qu’elle s’autonourrissent et croissent
  • Mais certaines plantes en sont dépourvues, telle la Lathrée écailleuse
  • Alors d’où cette plante tire-t-elle son énergie ?
  • Tout simplement, elle la « pique » d’une autre plante, un arbre plus précisément
  • Incapable d’assurer la photosynthèse, elle produit des filaments souterrains qui parasitent les racines de noisetier, hêtre, aulne, et profitent ainsi de leur sève élaborée
  • La lathrée écailleuse reste souterraine pendant dix ans avant de produire une grappe florifère blanchâtre ou rosée, d’une quinzaine de cm

Comment s’opère la photosynthèse ?

  • C’est dans les feuilles (ou les aiguilles) que se produit la photosynthèse
  • Il leur faut 4 choses : de l’eau, du gaz carbonique, du soleil et de la chlorophylle
  • L’eau provient de la terre, grâce à la montée de la sève
  • Le gaz carbonique se trouve dans l’air
  • Et la chlorophylle est présente dans toutes les feuilles vertes (ou aiguilles)
  • Ci-après la formule chimique de la photosynthèse :
  • 6 CO2 + 6 H2O (soit 6 molécules de gaz carbonique + 6 molécules d’eau), que le soleil et la chlorophylle vont transformer en :
  • C6H12O6   +   6 O2  (soit 1 molécule de glucose et 6 molécules d’oxygène)
  • La photosynthèse permet donc deux choses : 1o Fournir de l’énergie à la plante, et 2o Fournir de l’oxygène au monde

Comment différencier l’ail des ours et le muguet ?

  • Leurs feuilles se ressemblent, mais celles de l’ail des ours sont comestibles, tandis que celles du muguet (ou du colchique) sont très toxiques
  • Pour les différencier en l’absence de floraison, le meilleur indice est celui du pétiole 
  • L’ail des ours est nettement pétiolé (fin pétiole pratiquement de même longueur que le limbe), tandis que celui du muguet n’est pas bien marqué, le limbe se réduisant très graduellement en pétiole
  • Quant au colchique, ses feuilles sont au nombre d’au moins trois (non pas deux comme l’ail des ours ou le muguet)
  • De plus, la pointe des feuilles de l’ail des ours se recourbe vers l’arrière, celle du muguet vers l’avant
  • Également, la feuille de l’ail des ours est luisante dessus et mate dessous, tandis que celle du muguet est mate dessus et luisante dessous
  • Finalement, l’ail des ours pousse en colonies denses

Comment le gouet piège-t-il les mouches ?

  • Les feuilles du gouet (ou arum tacheté) apparaissent tôt au printemps et se reconnaissent facilement grâce à leur long pétiole et à leur forme en fer de lance
  • En avril-mai elles déploient une sorte de feuille verticale appelée spathe qui enveloppe en son centre une pousse charnue et dressée appelée spadice
  • À la base du spadice se trouvent les fleurs femelles, et au-dessus d’elles, les fleurs mâles
  • Au-dessus encore se trouve une couronne de poils d’abord tombants, mais qui se raidissent après l’entrée des mouches, empêchant leur sortie
  • Le premier jour, les fleurs femelles sont fertilisées par le pollen transporté par les mouches
  • Le second jour, c’est au tour des fleurs mâles de déposer leur propre pollen sur les mouches virevoltant dans le piège
  • Finalement, les poils se dessèchent et le piège s’ouvre, libérant les mouches qui iront alors polliniser un autre gouet
  • Plus tard dans la saison, le spadice s’orne de baies luisantes, d’abord jaunes, puis oranges et rouges, très toxiques mais renfermant les graines de nouveaux gouets